jeudi 26 mars 2015




L'enseignement du latin et du grec menacé au collège!!!!

Une vaste mobilisation

Dans sa première version, dévoilée le 11 mars, la réforme du collège prévoyait de supprimer les options latin et grec pour intégrer ces matières dans le cadre d’un des huit « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI) intitulé « Langues et cultures de l’Antiquité ».
Sans surprise, cette disposition a suscité un tollé immédiat dans les rangs des professeurs de lettres anciennes. Mobilisation sur les réseaux sociaux. Pétition signée, selon ses initiateurs, par 16 000 personnes. Et indignation relayée par les syndicats, invités à discuter pendant un mois du projet de refonte du collège.

Une nouvelle grille horaire

C’est précisément dans le cadre de ces négociations que le ministère a transmis aux organisations syndicales le 25 mars un document de travail proposant une nouvelle grille horaire dans laquelle latin et grec réapparaissent comme matières à part entière.
Officiellement, il n’est plus questions d’« option » mais d’« enseignement complémentaire » qui sera suivi… de manière optionnelle et disposera d’heures spécifiques (une heure hebdomadaire en 5e, 2 heures en 4e et 3e).

Passage obligatoire par l’EPI

À ce stade des discussions, explique-t-on au cabinet de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, les élèves qui opteront pour cet enseignement complémentaire, centré sur l’apprentissage linguistique, devront impérativement suivre l’EPI « Langues et cultures de l’Antiquité ».
Essentiellement axé sur les aspects civilisationnels, ce dernier pourra être conduit par des professeurs de lettres classiques comme par des enseignants d’histoire-géographie, de français, d’arts plastiques, etc. En revanche, il sera possible de participer à ce même EPI sans devoir apprendre le latin ni le grec, ni même le suivre pendant les trois années.

Des disparités entre collèges

Pour Jeannette Boulay, présidente d’honneur de la Coordination nationale des associations régionales des enseignants de langues anciennes (Cnarela), « ce rétropédalage ne garantit en rien la pérennité de l’enseignement du latin et du grec ».
D’autant, souligne-t-elle, que l’EPI « Langues et cultures de l’Antiquité », de même que les enseignements complémentaires qui viennent d’être ajoutés au projet de réforme initial, « ne seront pas proposés dans tous les collèges ».

« L’excellence au service de tous les collégiens »

Reçue rue de Grenelle, des représentants de la Cnarela auront l’occasion, mardi 31 mars, de faire valoir leurs arguments auprès du cabinet de la ministre. Interrogée une semaine auparavant par des députés, Najat Vallaud-Belkacem avait, de son côté, affirmé une nouvelle fois vouloir mettre « l’excellence au service de tous les élèves ».
La version définitive de la réforme sera soumise à l’avis consultatif du Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril, pour une entrée en vigueur prévue en septembre 2016.
Le latin et le grec survivront à la réforme du collège